Mariage Intergénérationnel : Histoire de la Famille Bedouet


Un mariage intergénérationnel signifie que l’un des époux est plus âgés que l’autre et qu’il  pourrait être  son père ou sa mère, voire une génération de plus. Voici deux exemples de mariage intergénérationnel dans une même famille.

La ferme de la Championnière, située à la sortie d’Evron sur la route de Sainte-Suzanne est habitée par la famille Bedouet. Julien et sa femme Flavie ont cinq fils nés entre 1853 et 1871. Malheureusement, un an après la naissance du dernier enfant, Julien meurt. Flavie reste à la Championnière et, aidée des plus grands, elle continue à cultiver les terres. Ferdinand, son aîné, est dispensé de service militaire pour pouvoir subvenir aux besoins de la famille. Quinze après le décès du père, les fils Bedouet vont commencer à quitter la ferme familiale.

1872-Recensement d’Evron – La Championnière- AD53 – 6 M 192 – vue 116 et 117

François Boivin et Marie Roche ont trois filles : Marie, Louise et Rose nées entre 1833 et 1836. Les deux aînées épousent, avant leurs trente ans, des hommes de leur âge. Rose reste avec ses parents à la ferme de Bel-Air, route de Sainte-Suzanne. Le temps passe, elle a quarante ans lorsque sa mère décède.

1872-Recensement d’Evron – Bel Air- AD53 – 6 M 192 – vue 116

Quatre ans plus tard, le père vend à Rose la ferme de Bel Air, les terres et la closerie du Vieux-Vivier. Ils se sont installés dans la closerie, et la ferme est louée à la famille Langevin. Lorsqu’en 1887, François Boivin meurt, Rose se retrouve seule et propriétaire d’une ferme imposante de plusieurs hectares de terres. C’est à ce moment-là qu’elle va se marier, Rose a cinquante et un an. Elle épouse son voisin Ferdinand Bedouet, le deux février 1888, devant Léon Courcelle, maire d’Evron. Deux frères de Ferdinand sont témoins, Isidore et Eugène, agriculteurs à la Championnière. Ferdinand a trente-quatre ans, mesure un mètre soixante-seize et comme Rose, il sait lire et écrire. Les jeunes mariés s’installent au Vieux-Vivier, et aujourd’hui, personne ne sait quelles étaient les raisons de leur union, qu’il s’agisse d’un mariage d’amour ou d’intérêt. Néanmoins, Ferdinand était conscient qu’en raison de l’âge de Rose, il n’y aurait pas de descendance.

1888-Extrait de l’acte de mariage de Ferdinand Bedouet et Rose Boivin – Evron- AD53 – 4 E 112/36 – vue 202


Le couple va vivre quatorze ans ensemble, ils vont entreprendre des travaux pour améliorer le confort de leur maison et gérer les biens de Rose. Puis à la fin du mois d’août 1901, Rose décède dans sa demeure. Ses neveux sont les héritiers et Ferdinand devient usufruitier des biens de sa femme. Six mois plus tard, Ferdinand perd sa mère. Son frère Eugène ne renouvelle pas le fermage de la Championnière. Il vient s’installer à Bel Air après avoir convenu oralement d’un bail avec Ferdinand. A trente-huit ans, Eugène est célibataire. À l’inverse de son aîné, il épouse une jeune fille de dix-sept sa cadette.

1903-Extrait de l’acte de mariage d’Eugène Bedouet et Julienne Ferrand – Evron- AD53 – 4 E 112/43 – vue 50

Le couple ne vit que quatre ensemble, car Eugène décède à quarante-trois ans, sa veuve ne se remarie pas et élève leurs trois fils en exerçant diverses professions.
Ferdinand Bedouet meurt en 1919 au Vieux-Vivier, laissant les biens de Rose à son arrière-petit-neveu, Raoul Vadepied.
l’héritage de Rose Boivin

Sources : Archives départementales de la Mayenne
https://archives.lamayenne.fr/page/etat-civil
https://archives.lamayenne.fr/recensement-de-population
https://archives.lamayenne.fr/matricules-militaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *